Cette fois-ci, on lève les voiles !

Après une nuit au calme, attendant que le gros orage soit passé, nous nous levons, et, surprise ! Le vent paraît ne pas être contre nous (oui car maintenant, on ne s’attend plus vraiment à ce qu'il soit avec nous).

On démarre au petit matin d'Almeria, et à la vue de la météo, un vent devrait nous pousser loin vers gibraltar, on se dit qu'on va en profiter un maximum pour aller le plus loin possible, et qui sait, arriver jusqu'à Gibraltar ?

Bon, malheureusement, le beau temps n'est pas vraiment pas de la partie, mais on y est habitués, on se dit que tant que le vent est là, ça nous va !


En quittant Almeria, nous voyons derrière nous un énorme orage, qui vient secouer la baie, on se dit "ouf! Celui là on l'a pas pris", mais bon, savoir qu'il y a un orage derrière nous ça rassure pas non plus, mais on était un peu plus confiants de notre choix de lever l'ancre.


La navigation se passe bien, le vent est (à peu près) stable et nous permet de bien avancer !


La nuit passe -pendant laquelle d'ailleurs, j'ai tenté de me battre avec le Génois, et bizarrement c'est lui qui a gagné- et effectivement nous avons bien avancé, arrive le matin, et nous continuons un peu sur notre lancée jusqu'à que le vent baisse.

Je vous passe l'épisode du cargo aka Jemenfousivousetesdevant qui nous a fait une belle petite frayeur.


Lorsque le vent commence à baisser, on se dit qu'on se poserait bien une nuit, le temps de se reposer demain et finir pour arriver à Gibraltar, car nous ne sommes plus très loin du rocher, 40 miles nautiques ( ~65km) nous séparent de lui, ce qui ne fait plus très loin (environ 8h).


On voit un petit port près de marbella, avec un mouillage sympa à côté (mais qui est exposé, on se dit que vu le vent, on ne sera pas trop embêtés), hop, on jette l'ancre !

Petit repas, et bonne sieste !

Mais on se reveille par une sensation bizarre, le bateau fait beaucoup de mouvements, on sent que la houle se lève, pas cool.

On regarde un peu l'horizon, et en effet, la houle est bien là, et vu le peu de fond le long de la côte, les vagues prennent tout de suite une ampleur assez grosse.

Car il faut savoir qu'une vague travaille autant dans le fond qu'en surface, or, lorsque le fond diminue, la vague n'a d'autre choix que de monter en hauteur !


On se dit que là ça pue, le mouillage n'est pas assez protégé, et on risque de (très) mal dormir, et sur une seule oreille qui plus est.

Donc on lève l'ancre en se disant que nous allons rejoindre le port pour y passer la nuit.

En approchant du port (avec une navigation en zig zag pour éviter les 345 paniers de pêcheurs qui étaient posés partout dans la mer), la houle est bien trop forte, et le vent se lève, il devient trop complexe d'accéder au port.

Jean-Luc me regarde en rigolant, et me dit "Et bien je crois qu'on est parti pour une nav' de nuit", en effet, dans une situation comme celle-là, mieux vaut être au large, où les vagues seront moins fortes, et puis le vent était avec nous, autant ne pas s'en priver !


Cette fois-ci on le sent, on le sait, la prochaine étape sera Gibraltar