La méthode des sauts de puces

Maintenant rompus au fait que la météo est très changeante, nous décidons de longer la côte espagnole, avec l'objectif de naviguer dès que le temps le permet, et de se mettre à l'abri/se reposer dans des criques/mouillages le long de la côte quand le temps est trop fort ou qu'il n'y en a tout simplement pas.


San Javier - Cala Salitrona

Après nous être reposés de la traversée Ibiza-San Javier (Au dessus de Cartagena), nous sentons le vent se lever, et nous partons au petit matin. Le vent est plutôt présent (arrière, donc du bonheur !), et nous permet d'avancer assez rapidement et de faire quelques 20 miles dans la journée.

Et avec ça, les lignes de pêches n'arrêtent pas de mordre ! Il faut dire que la mitraillette (Suite de petits hameçons avec des plumes, que l'on laisse traîner derrière le bateau) est vraiment efficace avec les bonites !

A tel point qu'à un moment nous avons décidé de remonter les lignes par peur d'en prendre trop !

Sachant qu'un coup de vent du sud allait arriver, nous décidons de passer la nuit dans un mouillage en dessous de Cartagena qui paraît être bien protégé du sud/sud-ouest.

Bon, apparemment c'était également un mouillage d'attente pour les cargos, mais ils n'étaient pas très dérangeants mis à part le fait qu'ils illuminent autant qu'une ville pendant la nuit.

Le paysage change déjà, cela devient plus vallonné et rocailleux, assez sec mais néanmoins très beau et sauvage, le genre de mouillage que nous aimons quoi !

Pendant la nuit, le vent souffle (beaucoup), mais nous sommes bien abrités, ce qui nous permet de dormir sur nos deux oreilles, préférant être ici que de l'autre côté de la pointe.


Cala Salitrona - Aguilas

Le lendemain, dès le petit déjeuner pris (On a presque hésité à manger une bonite tellement nous en avions !), on lève les voiles !

En effet, le vent se lève dans le sens que nous voulons, donc pas le temps d'hésiter !

On est repartis, avec le vent en poupe, la houle n'est pas trop formée, mais nous embête un peu car elle nous empêche de vraiment tenir nos réglages de voile. Néanmoins, on avance bien, et nous apercevons au loin l'objectif que nous nous étions fixé : Aguilas.

Aguilas est une petite ville portuaire, qui fait déjà beaucoup plus "Authentique" (malgré quelques zones touristiques, mais moins importantes que dans la première plage au dessus de Cartagena).


Nous arrivons tranquillement vers 18h, et nous nous dirigeons vers ce qui ressemble à un port de pêche.

Nous avons d'ailleurs pas pêché pendant cette navigation, étant un peu "gavés" des pêches fructueuses des derniers jours


C'est bien un port de pêche (notables grâce à la horde de mouettes qui tourne au tour de celui-ci), et nous décidons de nous amarrer sur un ponton de station-essence pour essayer de trouver quelqu'un à qui s'adresser.

La pompiste nous voyant arriver, nous explique que nous ne pouvons pas rester là pour le moment dans le cas où un bateau arrive pour se servir, mais que passé 19h, nous pourrons revenir et dormir ici gratuitement. On sent déjà que ce port va nous plaire !

Finalement, nous trouvons un petit espace à côté d'un autre voilier sur le ponton (c'était un couple d'australiens, qui naviguaient depuis 5 ans dans la méditerranée !), et nous décidons de nous poser là pour la nuit.


Après un petit repérage, on se dit qu'un petit resto ne serait pas de refus ! Après une petite bière sur une place tranquille, direction le resto (qui n'ouvre qu'à 20h), très sympa, ambiance un peu familiale, dans un quartier loin des touristes !


Aguilas - Agua Amarga

Le lendemain matin, on tape au bateau, en, sortant, nous voyons une troupe de pêcheurs presque gênés de nous réveiller, mais nous expliquant qu'ils allaient mettre un appareil de pisciculture dans l'eau, et que nous étions sur le chemin ! Ils nous disent que c'est l'affaire de 30 minutes, et que nous pourrons revenir après, mais nous décidons de nous amarrer juste à côté, afin de faire quelques courses.


Les courses faites, le repas pris, une recherche informatique infructueuse (mais j'avance !), on sent le vent de Nord qui se lève, ni une ni deux, on décolle !

Et nous avons raison car nous avançons à une bonne vitesse (6Nds de moyenne !), ce qui nous permet de bien tracer.

Vers la nuit, le vent tombe un peu, et on se dit que ça ne sert à rien de forcer, prenons cette nuit de repos, pour mieux repartir demain !

On prends donc la première crique venue, la Cala Agua Amarga, très sympa, les roches sont maintenant blanches, et l'eau très claire !

L'arrivée de nuit se fait sans accrocs, mais c'est fou comme les distances la nuit, sont beaucoup plus difficiles à évaluer !

Dans la nuit le vent se lève un peu, et on regrette un peu la décision de s'arrêter, mais tant pis, on profitera du vent le lendemain.


Agua Amarga - Almeria

Ce matin, le soleil est de la partie ! Pas d'hésitation, c'est le moment de se baigner un peu (après avoir vérifié moult fois la présence de méduses) et d'en profiter pour regarder un peu sous le bateau.

Un petit regard sur la météo, pour l'instant on a du Nord-Est, du portant donc ! On démarre illico, et on trace !

Malheureusement, en descendant, le vent tourne, et nous arrive quasiment dans la face, mais on est lancés, on se démonte pas, on se dit qu'on va tirer des bords !

Tirer des bords consiste à naviguer en "zig-zag", en gardant le vent d'un côté ou de l'autre du voilier, tout essayant de minimiser l'angle entre le voilier et le vent pour avancer au cap voulu.


On avance assez bien, et on passe la pointe espagnole vers 19h ! C'est un soulagement de se dire qu'on arrive enfin à se rapprocher de Gibraltar, et que maintenant, il ne reste plus qu'à espérer du bon vent pour rejoindre les portes de l'Atlantique !

On finit la navigation de nuit en arrivant près d'Almeria, on se pose sur une plage au calme, et maintenant on attends une fenêtre de vent pour repartir !


En espérant que la prochaine étape soit Gibraltar !