La traversée

Ce qui est sympa avec la méditerranée, c'est qu'elle est très "manichéenne" (papa, je te dédicace celle-ci), c'est soit PÉTOLE (0Noeuds de vent), soit TEMPÊTE (35 Noeuds de vent).


Et ben c'est un peu ce qu'il s'est passé !

En gros comme dit dans l'article précédent, samedi, nous espérions (notez le temps utilisé) que le vent nous pousse suffisamment loin pour ne pas se prendre en plein dans la tempête. Et ben, la méditerranée en a décidé autrement, nous avons eu quasiment aucun vent, à tel point que pour ne pas tout faire au moteur (le moteur est un peu la hantise du navigateur, ça pue, ça pollue, et ça fait du bruit !), nous avons décidé de dormir à la dérive. On s'est dit qu'on prendrait le début de tempête un peu plus longtemps, mais que le lendemain on pourrait avancer !


Que nenni ! Le lendemain, la méditerranée nous a certes offerts des dauphins et des geysers de baleine au loin, mais pas une petite brise, ni un même une brisounette !


Puis, arrive 20h-21h, savourant notre pêche fructueuse, que le vent se lève.

ET PAS QU'UN PEU.

Donc au début, on se dit "cool, on va pouvoir avancer et naviguer un peu", et bah on a avancé !

Dès 22h, 25 Noeuds de vent (~50Km/h), on comprends que la tempête est là.

Jean-Luc part se coucher, et je tiens la barre jusque 2h du matin, enfin, à ce moment là je me demandait qui tenait qui ^^'

Donc, de nuit, avec des vagues de plus en plus hautes, et un vent qui n'arrête pas de monter, autant vous dire que Jean-Luc à dormi comme un loir !


Il faut aussi préciser, que lorsque l'on fait du voilier avec de la forte houle, et/ou des vagues, il faut "surfer" dessus, exercice assez particulier, mais très sympa, bien que plus plaisant de jour. Et, lorsque la vague, n'est pas dans le sens du bateau, devinez où elle finit ?

SUR le bateau ! Donc, j'ai longuement remercié d'avoir bien investi dans mon equipement, qui m'a clairement sauvé la mise.


Arrive, 2h, la tempête fait rage, Jean-Luc reprends la barre, et je cours me coucher comme je peux.

Jean-Luc tient la barre toute la nuit, malgré le temps hyper hardcore, et quand je me lève, je comprends que ce n'est pas prêt de se terminer.

A ce moment, t'as des réflexions un peu bizarres (très angoissantes, imaginant les pires scénarios), du style "Quand il fera jour ça sera mieux". Et bien, honnêtement, je pense que je n'aurais pas préféré voir les monstres qui nous arrivaient dessus, des vagues d'environ 4-5m, jusqu'à 6m, faisant valdinguer le bateau, et Jean-Luc, essayant de nous maintenir tant bien que mal.


Pour vous donner une idée de ce que ça fait à l'intérieur, c'est un peu comme dans une machine à laver en mode essorage, et à l'extérieur, bah c'est le rinçage.


En se serrant les coudes, Jean-Luc à la barre, et moi à la carte, on arrive à passer cette tempête, et nous voyons l'Île de Minorque vers 21h, remplis de joie et de fatigue, nous avons pris le premier mouillage venu, et avons passé une nuit au (presque) calme bien méritée.


Pendant toute la traversée, aucun de nous deux n'a cédé à la panique, mais ce fut pour nous deux l'une des mer les éprouvantes que nous ayons fait (oui, je sais pour moi c'est normal, mais même pour Jean-Luc !)


Moralité de l'histoire, si y'a tempête précédée d'une pétole, ne pas penser "qu'on avancera suffisamment", mieux vaut retarder, qu'être secoué.