Las canarias


Après cette rude traversée, nous sommes plus qu'heureux d'arriver, et de pouvoir se poser un peu dans un port.

Nous allons donc au premier et principal port de l'île : le port d'Arrecife, lorsque nous arrivons près du ponton d'accueil de ce dernier, on nous siffle et nous somme de communiquer via la VHF sur le canal 9.

Il existe des "normes" marines concernant la communication via VHF, notamment, le canal 16 sert aux messages de détresses, et le canal 9 pour la communication avec les capitaineries des ports afin de se faire attribuer une place, mais ce n'est pas tout le temps nécessaire.


A la radio, nous nous présentons, et demandons donc une place. La réponse fut sans appel "vous avez réservé ?", s'en est suivi un petit silence... "Euh,.. non", "Alors les seules places disponibles sont fin Novembre".

Je vous laisse imaginer l'étonnement lorsque nous avons entendu sa réponse ! En effet, il faut savoir que sur les Canaries, la période "haute" maritime, commence fin octobre, et ce, jusqu'a la mi-décembre ! Cela s'explique par le fait que les Canaries sont un point de départ pour la transatlantique, et que bon nombre de bateaux rejoignent les îles pendant l'été (afin de profiter de conditions de navigation convenables) et laissent dormir leur bateau quelques mois avant de revenir et de traverser.


Lassés, usés, fatigués, on se dit que nous n'avons pas la force de descendre chercher un autre port, et que nous allons dormir juste en face du port, où 2 bateaux sont déjà sur leur ancre.


Après une bonne journée/nuit de sommeil, nous voilà requinqués ! Nous faisons la connaissance de nos voisins (1 famille Française, et 1 couple d'Américains), d'ailleurs le couple d'Américains nous ont gentiment donné une bonne pièce de thon rouge, car "leurs frigos en sont pleins", que demander de plus ?!


Une heure ou deux après le réveil, la police arrive et nous indique que nous n'avons pas le droit de mouiller ici, et que nous devons partir, de toute façon, c'était notre intention donc aucun problème !


On repère un port un peu plus bas sur la côte, et cette fois-ci nous appelons avant d'arriver, pour ne pas avoir de mauvaises surprises, ils nous confirment qu'ils ont des places, nous nous mettons donc en marche pour une petite navigation.


La descente se fait sans accrocs, un bon petit vent de travers/grand-largue (120°) qui nous permet d'atteindre le port de Puerto Calero en peu de temps !


Une fois arrivés, l'accueil est très chaleureux, on nous attribue notre place (à laquelle il manque un taquet d'amarrage mais bon !) et nous voilà enfin au port !


Ca fait du bien d'arriver, d'avoir de l'eau, des douches, et de ne plus être à la gîte !


Une fois la lessive, le ménage et les douches prises, on se repose enfin, et on pose nos premiers pieds à terre sur l'océan Atlantique.


Le port est sympa, on sent de toute façon que c'est encore l'Espagne, mais déjà tout est plus "tranquille" et l'on sent que l'on est sur une île.

J'ai profité de cette escale pour louer une voiture et me balader sur l'île de Lanzarote, c'est une île volcanique, avec un volcan encore chaud ! La visite du sommet de ce volcan est une attraction touristique bien connue sur l'île, mais cela vaut le détour.

En haut du volcan, un restaurant a été installé, et toute la viande est cuite grâce à la chaleur du volcan ! Il y a même des endroits creusés dans la pierre, servant de barbecue naturels !


Le paysage est quant à lui désertique, pas un seul arbre ni végétation à des kilomètres à la ronde, et cette vision d'une terre aride donnant sur l'océan est assez surréaliste.

En me baladant, je suis tombé sur une culture de sel, mais surtout sur "El Golfo", où un lac s'est formé après la mer, et la présence de bactéries ont rendu l'eau d'un vert assez spectaculaire !

La côte sud ouest de l'île est assez abrupte, les seules plages sont noires et l'on peut voir les grandes lames de l'Atlantique s'exploser contre les falaises de l'île.


S'en est suivi un petit tour à la pointe Nord de l'Île, où un Mirador a été installé, et l'on peut apercevoir l'île de Graciosa, et un coucher de soleil bluffant.


Le lendemain, nous profitons de la voiture pour faire quelques courses (et passer à décathlon pour acheter des leggings pour ne pas trop souffrir du froid la nuit) et nous sommes prêts pour repartir !


Un petit coup à la station essence pour faire le plein, et direction le Sud de l'île pour un mouillage abrité, et prévoir la suite des opérations.


Le lendemain matin, petit-déjeuner classique avec notre amie la météo, enfin du réconfort, du vent stable de Nord-Est pendant la prochaine semaine et là, pas de tempête prévue dans les 15 prochains jours, un bonheur !


Et là, on sent que le vent souffle dans notre direction, et que c'est son appel : On lève l'ancre direction la Mauritanie !


Nous voilà partis, en direction d'un pays dont nous n'avons quasiment aucune information, et dont on ne sait pas du tout à quoi s'attendre, nous verrons donc en arrivant !